Pour la neuvième édition de Bizarro à Saint Germain, « Une âme d’enfant », la Galerie Géraldine Banier, réunit quatre artistes contemporains, Claudia Ebbing (All.), Frédéric Garnier, (Fr.), Dorothéa Klug (All.), et Carlos Tardez (Esp.) qui reformulent la question de l’innocence de l’enfance, de ses rêves, de son imaginaire et de ses peurs dans le contexte actuel.
Sur les pas du Petit Poucet, l’exposition invite à déplacer son point de vue, et à questionner que l’on soit enfant ou grand enfant, ce qui est préservé de l’innocence, de la capacité d’émerveillement et d’imagination.
A l’orée de l’exposition, les peintures grands formats de Claudia Ebbing nous plongent dans un univers poétique et merveilleux, ils forment un recueil où les images ancestrales, héritées de la culture de l’artiste et les enjeux actuels se répondent subtilement et créent un monde empreint de tendresse. La mélancolie de l’artiste laisse place aux rêves de l’enfant. Un enfant immergé dans la nature, ils sont connectés et forment un tout salvateur.
A quelques cailloux de là, les acteurs du théâtre de Dorothéa Klug attendent. Céramiste de formation, l’artiste utilise ce médium, dans un processus de création où le point de départ est le dessin pour exprimer une palette d’états émotionnels.
Les personnages fantastiques de Dorothéa empruntent les couleurs pastel et les formes de l’enfance, mi- enfants, mi- animaux, chacun se blottit contre lui-même, tâchant de réconcilier sa vie intérieure faites de rêves, de peurs et de sentiments dans un corps toujours en construction.
C’est le regard et les interrogations d’un artiste père que l’on découvre sur les toiles, peintes à l’huile, de Carlos Tardez. Un regard tendre bien sûr, émerveillé par la créativité et l’ingéniosité de ses enfants. Cependant les attitudes mimétiques, gauches, et joueuses interrogent. Les parodies des enfants-rois, s’appropriant le monde adulte, pour devenir grands questionnent la responsabilité parentale et sociétale vis-à-vis de cet âge tendre, qui se construit de son environnement.
Comme un livre dont on a tourné les pages, les œuvres de Frédéric Garnier semblent s’inscrire dans la continuité de la réflexion de Carlos Tardez. Les enfants ont grandi, ils sont adolescents.
Artiste engagé socialement, ses peintures sur toile utilisent les codes de l’art urbain : le béton, l’acrylique et l’aérosol et ancrent ainsi son travail dans la Cité. Le symbole de la bouée de sauvetage qui revient régulièrement dans cette série, questionne la capacité de notre société évoluée à accompagner les plus jeunes vers un avenir incertain, alors qu’en parallèle les toiles animalières, montrent une nature primitive qui préserve instinctivement sa progéniture.