A propos de l'artiste
L I N O  L A G O
F A U S S E  A B S T R A C T I O N
 
S O L O  S H O W

20 Janvier - 20 Mars 2022

 

54, RUE JACOB

75006 PARIS

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Vidéo de l'exposition
Lino Lago - Fake abstract red on A. Roslin - 2022, H 70 x 60cm
Lino Lago - Fake abstract blue on Ingres - 2022, H 150 x 128cm
A propos de l'artiste :
 
Lino Lago est né en 1973 à Redondela. en Espagne. Il vit à Galapagar en Espagne. Il est diplômé des Beaux Arts de l’Université Complutense de Madrid, section peinture.
 
Lino Lago a toujours été peintre. Dès son plus jeune âge, il donne corps à sa vocation. Lorsqu’il rentre à l’Université, il sera profondément choqué par l’idée de « mort » de la peinture, qui s’est répandue depuis une vingtaine d’années dans l’art contemporain. Depuis il questionne, inlassablement son statut d’artiste peintre et celui de sa production.
 
Depuis 2015 l’artiste exprime son questionnement à travers deux séries.
La première « Fake Abstract » confronte le minimalisme d’un mono- chrome à un détail d’une toile de maître. La superposition est dévoilée par la trace d’un doigt d’enfant qui aurait effacé la deuxième couche de peinture, faisant apparaître, un regard, une bouche. Avec un humour qui frise l’absurde, Lino met en tension le concept de beauté, au sens esthétique du terme. D’un côté, le canon recherché par les maîtres classiques s’empare
de la femme et par le pinceau il la détaille jusqu’à la magnifier, de l’autre le modernisme des années 1970 recherche la beauté dans un « art qui exclu le superflu » (Carl André). Cette juxtaposition créé un effet vibratoire et pose la question de ce qu’est la beauté aujourd’hui.
 
La seconde série, Pintura sobre Pintura, laisse une plus grande place à la toile de maître. Le spectateur doit s’éloigner pour comprendre la super- position. Peinte en négatif, une tête de chien tient dans ses crocs la beauté classique. La bête mange la belle.
 
Lino Lago semble s’accompagner des œuvres des maîtres anciens pour comprendre et appréhender les questions contemporaines. Comme s’il nous demandait de les reconsidérer, il les peint à travers un trou de ser- rure, créant une attraction toute nouvelle. Cette fragmentation du portrait ouvre ainsi notre œil à de multiples interprétations.
Lino Lago - Fake abstract pink on Ingres - 2022, H 82 x 100cm
Vue de l'exposition, Fausse abstraction, solo show de Lino Lago
Les peintures de la série Fake Abstract proviennent d’une expérience de la matière (comme toutes les idées). Une peinture vous mène à une autre peinture, et le début de Fake Abstract se situe dans les éclats de couleurs et les interventions que je pratiquais dans les séries précédentes sur des images réalistes.
Pour moi, la caractéristique la plus intéressante de la réalité humaine est le choc perpétuel entre la nouveauté et l’héritage. Quelque chose de similaire à ce que nous appelons le «conflit des générations», mais à une plus grande échelle.
J’ai essayé de représenter dans un seul morceau de toile la lutte des idées contradictoires que nous avons dans notre société. C’est ce qu’on appelle la philosophie dialectique qui, dans la vie réelle, signifie quelque chose comme «Tais-toi, tu ne sais pas de quoi tu parles».
Tout le monde a une opinion, il n’y a donc aucun moyen d’éviter un certain degré de stress dans la façon dont l’histoire se développe dans une société elle-même ou contre d’autres sociétés et cultures. D’ailleurs l’idée des Fake News n’est peut-être qu’un aspect de cette lutte entre des intérêts contradictoires.
En appliquant ces idées à la peinture, j’arrive à la conclusion qu’un seul style ne peut pas représenter la confusion de notre réalité. Je peins donc un seul tableau comme si deux personnes différentes travaillaient sur ce tableau. Oui, il s’agit d’un degré de schizophrénie, mais on en trouve partout.
Nous obtenons donc ceci :
Dans une partie du tableau, je suis une technique classique en copiant à l’huile, des portraits présentant l’idée académique de la beauté, traditionnellement représentée par une image féminine. Il n’y a pas besoin de le dire... ce concept de la beauté est le plus remis en question, oublié en fait par l’académie de l’art contemporain.
Le reste de l’image est une abstraction brillante, plate et nihiliste qui nous laisse voir, à travers une simple ligne, un petit fragment d’une réalité qui disparaît.
Les deux styles sont... pure décoration, pure Académie, pure Fake
 
Lino Lago.