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M A R C O  C O R D E R O
M A Y  I  C O M E  I N  ?
 
S O L O  S H O W
Marco Cordero dans son atelier, Cuneo, Italie - 2022
Marco Cordero - in esergo I, 2021 - 45x39x6,5 cm Marbre, livre
De ce point de vue, le livre devient l’emblème d’un héritage collectif capable d’enfermer en lui, de manière symbolique, des références à la dimension spirituelle et historique, et en même temps, un support matériel, un substrat de sens et de signification qui est re-fonctionnalisé et resémantisé, lui donnant une nouvelle existence.
Si, dans la poétique de l’artiste, le support papier devient matériau sculptural, afin de mettre en évidence les traces de l’action humaine et de la sédimentation des interprétations sociales et anthropologiques qui s’approprient les choses pour les transformer en réalité, le contenu culturel inscrit dans les livres devient une allusion générale à un univers symbolique capable de tenir en- semble forme et devenir, idée et matière, flux et structure.
Dans les espaces de la Galerie, conçus comme la maison privée de Géraldine Banier, nous voyons une exposition conçue pour privilégier la dimension intime et relationnelle, à travers une sélection d’œuvres mises en place avec l’intention de les faire devenir un sédiment de biographie et d’autobiographie spirituelle, familiale, sociale et politique de l’auteur, du collectionneur et de l’utilisateur. Les œuvres individuelles, sous différentes formes et matériaux, s’intègrent dans un récit capable d’exalter à la fois les histoires individuelles spécifiques et la référence à une dimen- sion humaine commune faite de relations familiales, amicales et affectives, qui se sédimentent dans des œuvres qui sont des traces de vies vécues, d’espoirs, d’émotions, de connaissances et d’horizons possibles.
En outre, l’idée de placer les œuvres d’art dans un espace domestique fait fortement allusion à
la dimension de la collection de soi, des autres et des objets exemplaires qui, en raison de leur qualité esthétique, politique, artistique, historique ou simplement mémorielle, méritent d’être col- lectionnés et préservés, dans la conscience que collectionner une œuvre d’art revient toujours à collectionner des parties de soi en relation avec des parties du monde. Dans ce cas, les œuvres d’art qui peuvent faire partie d’une collection portent sur elles les traces d’un univers de valeurs et de culture : les traces de savoirs qui s’y sont inscrits et sédimentés avant qu’elles ne deviennent matériau de sculpture, quand elles n’étaient encore, pour ainsi dire, que des supports de connaissance et de culture partagée, c’est-à-dire des livres. Ces livres, comme on le sait, ont été pendant des siècles les supports privilégiés de l’esprit de l’homme.
 
Ph.D. Roberto Mastroianni
 
UNESCO Chair Direction Committee Member-
Turin University C.I.R.Ce Independent Researcher- Turin University, Italy.
 
President Museo Diffuso della Resistenza, della Deportazione,
della Guerra, dei Diritti e della Libertà, Turin, Italy
 
Professor of Methodologies and Techniques of Contemporary Arts,
Albertina Academy of Fine Arts, Turin, Italy .
 
«TORINO CREATIVA» City of Turin Department
Scientific and Artistic Advisor for Graffiti-Writing, Street Art,
Urban Art, Urban Design and Youth Creativity.
 
«Fondazione CONTRADA TORINO- Onlus»,
Artistic and Scientific Curator or Graffiti-Writing, Street Art,
Urban Art, Urban Design and Youth Creativity, Turin, Italy.
Marco Cordero - veduta II, 2022 - 68x58x10 cm Cadre, livre, cuivre, oxyde
Les œuvres de Marco deviennent ainsi des dispositifs sémiotiques et anthropologiques capables de relier la dimension généalogique de la culture et de l’écriture à celle de la matière : la bibliothèque, le livre, la textualité et la scripturalité deviennent des éléments archétypaux et des traces d’une dimension spécifiquement anthropologique qui jette son ombre sur la réalité et l’histoire. L’histoire, la culture, l’esprit et la matière deviennent les éléments d’une narration iconique qui, à partir de l’intervention sculpturale sur le livre et sa textualité, articule une double réminiscence : matérielle et spirituelle. Le matériau du livre devient ainsi un matériau sculptural, portant avec lui la mémoire du geste de la main humaine, dans un laps de temps allant des peintures rupestres à l’écriture et à la sculpture contemporaine, et déclenchant en même temps la mémoire de ce roman universel qu’est l’histoire de l’esprit et de la culture humaine, qui a trouvé dans le livre son support privilégié et dans l’écriture le principal instrument et facilité de son expression.
L’intervention sur le papier et sur le texte qu’il porte en surimpression, donne vie à des formes et des figurations énigmatiques et narratives qui transforment l’objet en un dispositif métaphysique capable de faire de la matière une porte d’accès à notre mémoire culturelle, sociale et individuelle. Le livre brisé, déchiré, lacéré, creusé dans l’acte de création, devient ainsi un objet esthétique, historique et culturel pour prendre la forme totémique de l’emblème de la culture et de l’humanité, assumant une valeur magique, cultuelle et divinatoire. L’écriture et les références littéraires, philosophiques et fictionnelles sont emportées par le geste sculptural et les mots qui restent lisibles donnent vie à des paysages oniriques et imaginatifs, à des formes mythologiques et abstraites qui activent la conscience profonde de l’utilisateur.
Dans cette dialectique entre la matérialité du patrimoine culturel et sa projection conceptuelle, Cordero ouvre un espace dans lequel il est possible de donner forme à une herméneutique exis- tentielle qui permet une interprétation créative des possibilités inscrites dans notre histoire cultu- relle et spirituelle. Nous sommes ainsi confrontés à un jeu de dévoilement et de dissimulation des savoirs et des formes de vie sédimentés dans notre imaginaire culturel, qui sont accessibles par une archéologie de la connaissance, qui est en même temps une archéologie de l’humain et du matériel.
Texte de Roberto Mastroianni
“ May I come in ? ” de Marco Cordero.
 
Cordero explore, depuis de longues années, formes et frontières de la présence humaine dans
le monde, à travers un regard latéral qui réunit sculpture, recherche sur les matériaux et dimen- sion symbolique en une approche innovatrice et originale qui utilise la connaissance et la culture comme matière expressive et contenu des dispositifs artistiques. De ce point de vue, le livre, compris comme un support matériel, symbole de la connaissance et de l’esprit humain, devient un objet d’intervention sur lequel se sédimentent les traces de l’action poétique et sculpturale, capable de redonner un sens, une fonction, une signification et une forme au préexistant, afin d’investiguer la structure essentielle de l’humanité. Les livres sont en effet assemblés, brûlés, excavés et sculptés par la main de l’artiste pour donner forme à des sculptures-installations qui deviennent des dispositifs sémiotiques stratifiés, capables de représenter de manière iconique la présence humaine dans le monde, par rapport à l’espace et au temps, devenant en même temps une allusion à ce contenu encyclopédique et imaginaire qui tend à coïncider avec les cultures humaines elles-mêmes.
Marco Cordero - per un soffio (vaso), 2022 - 40x30x23 cm Acier, livres, oxyde
Vues de l'exposition "May I come in ?" de Marco Cordero

25 Mars - 29 May 2022

 

54, RUE JACOB

75006 PARIS

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