De ce point de vue, le livre devient l’emblème d’un héritage collectif capable d’enfermer en lui, de manière symbolique, des références à la dimension spirituelle et historique, et en même temps, un support matériel, un substrat de sens et de signification qui est re-fonctionnalisé et resémantisé, lui donnant une nouvelle existence.
Si, dans la poétique de l’artiste, le support papier devient matériau sculptural, afin de mettre en évidence les traces de l’action humaine et de la sédimentation des interprétations sociales et anthropologiques qui s’approprient les choses pour les transformer en réalité, le contenu culturel inscrit dans les livres devient une allusion générale à un univers symbolique capable de tenir en- semble forme et devenir, idée et matière, flux et structure.
Dans les espaces de la Galerie, conçus comme la maison privée de Géraldine Banier, nous voyons une exposition conçue pour privilégier la dimension intime et relationnelle, à travers une sélection d’œuvres mises en place avec l’intention de les faire devenir un sédiment de biographie et d’autobiographie spirituelle, familiale, sociale et politique de l’auteur, du collectionneur et de l’utilisateur. Les œuvres individuelles, sous différentes formes et matériaux, s’intègrent dans un récit capable d’exalter à la fois les histoires individuelles spécifiques et la référence à une dimen- sion humaine commune faite de relations familiales, amicales et affectives, qui se sédimentent dans des œuvres qui sont des traces de vies vécues, d’espoirs, d’émotions, de connaissances et d’horizons possibles.
En outre, l’idée de placer les œuvres d’art dans un espace domestique fait fortement allusion à
la dimension de la collection de soi, des autres et des objets exemplaires qui, en raison de leur qualité esthétique, politique, artistique, historique ou simplement mémorielle, méritent d’être col- lectionnés et préservés, dans la conscience que collectionner une œuvre d’art revient toujours à collectionner des parties de soi en relation avec des parties du monde. Dans ce cas, les œuvres d’art qui peuvent faire partie d’une collection portent sur elles les traces d’un univers de valeurs et de culture : les traces de savoirs qui s’y sont inscrits et sédimentés avant qu’elles ne deviennent matériau de sculpture, quand elles n’étaient encore, pour ainsi dire, que des supports de connaissance et de culture partagée, c’est-à-dire des livres. Ces livres, comme on le sait, ont été pendant des siècles les supports privilégiés de l’esprit de l’homme.
Ph.D. Roberto Mastroianni
UNESCO Chair Direction Committee Member-
Turin University C.I.R.Ce Independent Researcher- Turin University, Italy.
President Museo Diffuso della Resistenza, della Deportazione,
della Guerra, dei Diritti e della Libertà, Turin, Italy
Professor of Methodologies and Techniques of Contemporary Arts,
Albertina Academy of Fine Arts, Turin, Italy .
«TORINO CREATIVA» City of Turin Department
Scientific and Artistic Advisor for Graffiti-Writing, Street Art,
Urban Art, Urban Design and Youth Creativity.
«Fondazione CONTRADA TORINO- Onlus»,
Artistic and Scientific Curator or Graffiti-Writing, Street Art,
Urban Art, Urban Design and Youth Creativity, Turin, Italy.