La galerie Géraldine Banier a le plaisir de présenter une exposition en duo des artistes Fernando Suárez Reguera (*1966, Espagne) et Gustavo Díaz Sosa (1983, Cuba). Mythologies de l'architecture réunit ces deux artistes issus de disciplines différentes, mais dont les œuvres soulèvent des questions similaires sur les réalités de notre vie. Le thème de l'architecture unit les deux artistes. Ils nous emmènent dans un monde issu de leur imaginaire respectif et qui, traduit en peinture, fusain et crayons sur toile ou en sculptures de bronze, de fer et d'acier, nous invite à la réflexion. Les lignes peintes de Gustavo Díaz Sosa ressemblent aux tiges de fer de Fernando Suárez Reguera - un moyen de positionner le dessin dans l'espace tridimensionnel.
L'architecture créée par Fernando Suárez Reguera et Gustavo Díaz Sosa n'est pas une architecture que nous admirons avec amour pour sa beauté et que nous admirons avec ravissement. Il s'agit plutôt d'une architecture totalement fictive, fortement influencée par des éléments antiques, qui nous intimide, nous fascine, nous aliène et nous entraîne dans un espace de réflexion sur la signification de l'architecture, ses limites, ses possibilités et, plus encore, sur notre rôle en tant qu'êtres humains dans la situation mondiale actuelle.
Il y a les figures humaines, qui apparaissent également comme des motifs récurrents dans leurs œuvres. Cependant, alors que les représentations de Gustavo Díaz Sosa ne mettent pas l'accent sur la personne en tant qu'individu, mais créent plutôt des paysages aux lignes rapides où les gens perdent leur individualité et semblent être submergés par l'architecture imposante, Fernando Suarez Reguera reproduit principalement l'archétype de l'homme fort qui, exécuté dans des matériaux indestructibles, peut prendre en charge la monumentalité des constructions architecturales. Son Hombre Árbol est un croisement entre l'être humain et l'élément organique de l'arbre. Alors que la sculpture se tient debout, les deux pieds au sol, une figure humaine fermement enracinée comme un arbre dans la terre, la tête se fond dans un réseau sauvage de branches. Fernando Suarez Reguera nous offre ici une métaphore très symbolique des contorsions mentales de l'individu, peut-être aussi de ses désirs et de ses rêves, ramifiés, sauvages et désordonnés. Comme l'a noté Moises Bazar, Fernando Suarez Reguera "possède une maîtrise inhabituelle de la capture du rythme, du geste, du moment précis pour figer une image dans le temps tout en étudiant son potentiel dynamique. Il crée un homme particulier, dont les muscles sont façonnés par des lames et des tiges métalliques, et qui devient ainsi une machine hybride, souvent immergée dans des poses futuristes suggestives. Les œuvres de Gustavo Díaz Sosa minimisent cependant les personnes. Ses personnages sont piégés dans d'immenses paysages, essayant de trouver des réponses et des solutions aux questions fondamentales de leur existence. Ces questions "Qui suis-je ?", "D'où viens-je ?", "Où vais-je ?" constituent le leitmotiv de l'œuvre de Gustavo Díaz Sosa.