L’exposition « The New Factories », met en scène deux artistes plasticiens français, Joachim Biehler et David Gouny, grands enfants du Pop Art. Ils jouent avec des bonbons, des Légos, des Doudous... nous attirant dans cette cour de re-création où la vérité sort de la bouche des enfants, parfois cruelle, souvent tendre.
Joachim et David ont les même questionnements ; ils critiquent ouvertement l’annihilation et l’omniprésence de la société de consommation en mettant en scène le rejet du transgenre et du hors-norme. Les personnages et les objets créés sont ambivalents. Ils provoquent au spectateur une sensation d’attraction-répulsion.
Choqué par l’hypocrisie d’une étude américaine (2003) qui dénonce le surpoids comme une « maladie sociétale et contagieuse » David commence un travail de collage de rue revendicatif. Il crée une parade de personnages féminins de « style saucisse » adoptant les traits des super- héroïnes des Comics, de Disney, ou encore les poses de la peinture classique. Très vite, David contamine de son « fat virus » les objets et icônes de la société de consommation produisant ainsi un univers de Doudous en tissu, faits à la main.
En 1985, Joachim à 4 ans. Il sort de la projection de « Cendrillon » de Walt Disney. Sur un étal, il attrape un melon et s’assoit dessus, il attend, pas de prince, pas de carrosse : déception. Ses premières séries plastiques s’inspireront de cette expérience de vie, Joachim utilise le travestissement et la mise en scène de son corps pour critiquer les carcans mentaux du genre introduit par la culture de masse. Comme un enfant qui imiterait ses parents, Joachim parodie avec gourmandise, les vanités du star-système de l’art contemporain.